4 Litres 12, le Projet / 2002

4 Litres 12, le Projet

 

Solo imaginaire pour texte, fauteuil et couronne, 

avec tentative de création du monde en public

  

un spectacle de 4 Litres 12

inspiré de l’œuvre de Pierre Bettencourt Les plaisirs du Roi

  

avec Michel Massé

mise en scène Odile Massé

assistante Mawen Noury

lumières Jean-Christophe Cunat

administration Lydia Gorbatchew

production compagnie 4 Litres 12

avec le soutien de la DRAC Lorraine, la Ville de Nancy, la Région Lorraine et le Conseil Général de Meurthe-&-Moselle

 

 spectacle encore disponible en 2014

 

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(extrait du texte)

Le roi adore flotter des jours entiers en pleine mer sur un radeau de femmes nues accolées dos à dos et solidement liées membre à membre. Il jouit parfois des femmes du dessus, cependant que celles du dessous agonisent rapidement, manquant d’air.

Il reste ainsi des semaines sur son radeau pendant la saison tiède, ravitaillé par avion et donnant la becquée à ses favorites. Quand les femmes mortes commencent à sentir, il lâche un pigeon, puis rentre en vedette au palais royal. Le radeau est recueilli par des pêcheurs qui détachent prestement les femmes survivantes et se les partagent avec joie, car, bien qu’amaigries, ce sont des odalisques de grand prix qu’ils vendront leur poids d’or aux capitaines des pétroliers qui font route vers l’Europe.

Pierre Bettencourt, Les Plaisirs du Roi (éditions Lettres Vives)

 

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La démarche

Depuis plusieurs années, nous avions le désir de construire un spectacle autour d’un texte de Pierre Bettencourt[1], Les Plaisirs du roi.

Nous avions la certitude d’avoir rencontré en lui un nouveau membre de notre famille — la famille des “explorateurs de l’imaginaire”. Et son amitié avec Henri Michaux, avec Jean Dubuffet, son intérêt pour l’art brut, notre propre définition du travail de 4 Litres 12 comme “théâtre brut”, nous incitaient aussi à tenter l’aventure des Plaisirs du roi. Mais comment ?

Ce texte n’a rien de théâtral, il est pur imaginaire, purs fantasmes, pure littérature — apparemment impossible à mettre en scène si ce n’est par une succession de tableaux illustratifs, ce qui ne nous satisfaisait pas : l’illustration n’est pas un acte théâtral.

Pourtant toujours, au cours d’improvisations, au cours de périodes de recherche, ce texte revenait, et le désir de s’y confronter revenait, et donc la question, toujours, revenait : comment ? 

Et lorsque Pierre Bettencourt, lors d’une conversation, nous a dit “j’ai pris tant de libertés dans ma vie que je ne pourrais pas vous en refuser une - faites ce que vous voudrez de mon texte”, nous nous sommes sentis autorisés à jouer avec ce texte : il pouvait devenir un moteur de création.

Mais comment ?

Puisque ce texte nous hantait, il faudrait bien un jour l’affronter.

Car au-delà de l’imaginaire qui se promène en liberté dans Les Plaisirs du roi et met en branle le nôtre, au-delà de l’absurde, au-delà  ou en-deçà, on trouve là une profonde révolte contre les masques, contre la bienséance, contre le pouvoir, contre la barbarie, contre la mort — révolte qui fait écho à la nôtre, désir d’utopie à rendre vivant.

Et, au fond, désirer faire un spectacle impossible, vouloir dire la difficulté de concrétiser l’imaginaire tout-puissant, l’enthousiasme pour des chimères inaccessibles, des fantasmes à l’état brut, l’horreur du pouvoir absolu, le désordre du monde, le vide et le rêve, n’est-ce pas aller jusqu’au bout du désir d’utopie ?

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 [1] Pierre Bettencourt, né en 1917, imprimeur de billets de banque poétiques, de livres aussi, ami de Henri Michaux, de Jean Dubuffet, de Jean Paulhan, de Dado, de Louis-René des Forêts, chasseur de papillons, voyageur inlassable, peintre, écrivain.

 

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Le spectacle 

Le spectacle sera donc la présentation du projet de ce spectacle.

Il sera la tentative désespérée d’un metteur en scène de faire un spectacle impossible — c’est-à-dire de recréer le monde à vue, sur un plateau de théâtre.

Notre propre parole, née au cours d’improvisations, y sera mêlée à des extraits des Plaisirs du Roi.

Il n’y aura pas d’effets spéciaux, pas de technique savante, pas de lourde distribution (un seul acteur).

Mais, par l’opération de l’imaginaire et comme il est dit dans le texte, on apercevra peut-être, sur scène : 350 femmes nues, le corps de ballet de l’Opéra, 1 vol de papillons, 2 fioles de 100 puces dressées, 1 réplique parfaite de la guillotine, 1 troupeau de boeufs, quelques crocodiles de taille moyenne, plusieurs *, 1 tigre en liberté, 1 palais royal et ses dépendances, 1 génisse, 1 radeau, 2 ou 3 exécutions, 1 baignoire de café au lait, 1 mer à boire, quelques lépreuses et 1 poumon de tuberculeux, 1 roi presque véritable, 1 corde raide, 1 bain de sang, 1 chasse à l’homme, 1 baleine d’âge adulte, quelques mères de famille, des fanfares en pagaille, et 1 metteur en scène en pleine activité.

Et l’humour sera noir.

4 Litres 12

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EXTRAITS DE PRESSE

FRANCE-INTER   Vous verrez quelque chose d’unique en son genre. Pour moi, Michel Massé est un acteur absolument unique. (...) Il y a longtemps que je n’avais pas ri autant de ma vie.     Michel Polac 

LES INROCKS   Un solo qui laisse place à l’imaginaire du spectateur (...) Tristes sires s’abstenir.   Fabienne Arvers

TELERAMA   Un monologue qui décape, tourneboule la tête, l’esprit et... le corps. Vous allez voir !  Fabienne Pascaud 

Dans son minimalisme délirant, Massé sait qu’on peut être grave en faisant rire. (…)     Rosita Boisseau

L’AVANT SCENE   Un roi est ses plaisirs, tous plus incroyables, tous plus extraordinaires, tous plus inclassables. Je ne vous en dirai pas plus. Il fallait être là.   Emmanuelle Polle

L’EXPRESS Hilarant, poétique, délicieusement absurde.    Laurence Liban

L’EXPRESS (NEUCHATEL) (...) Un monumental jeu de massacre.   LCA

L’EST RÉPUBLICAIN Un imaginaire vibrionnant, où se manifeste l’humour chaud et froid à volonté.   Lysiane Ganousse

L’esquisse est un chef d’oeuvre et le triste sire un peintre de génie.    Didier Hémardinquer

 SUD-OUEST  Le fantôme d’Artaud ricane en coulisse et 4 Litres 12 dose révolte et dérision dans une juste mesure.     J.-N. C.

CHARLIE HEBDO   Si vous n’avez pas vu 4 Litres 12, le Projet, joué seul sur scène par Michel Massé, vous n’avez rien vu . C’est génial.    Michel Polac

LE PROGRÈS   Le « Projet » de 4 Litres 12 a de quoi alimenter le moteur des plus dépressifs jusqu’à la prochaine panne d’imagination et de poésie délirante.    Antonio Mafra

 LYON CAPITALE   Michel Massé a la bonne idée de nous prouver qu’on peut être complètement cintré et français de surcroît.   N.B.

 FLUIDE GLACIAL   Tout est suggéré avec une virtuosité rare, et la noirceur discrète nécessaire.   Frémion

 

 

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 DP le Projet web.pdf

 

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